Je me suis toujours dit que j'essaierais d'écrire un roman si j'avais le temps...
Je l'ai eu.

Bonjour Bonjour!
Je m'excuse d'avoir déserter Cowblog vraiment =/
Mais me revoici!
Et avec une idée d'article en plus. ( Attention je n'ai jamais dit que ça serait une bonne idée )

Je vous met ici le premier chapitre d'une histoire sortie tout droit de ma tête dérangée, je ne dis pas que ça va être chouette, ni que ça va donner quoi que ce soit, ni même que tu es obligé de le lire, mais peut-être que quelqu'un va me donner envie d'écrire la suite qui sait? ^-^'

Je l'ai appelé: Essai
( pas très original je sais ... c'est que je n'ai pas encore trouvé le titre adéquate en réalité )


Essai


Je me repassais le même refrain en boucle, je ne me lassais pas de le réécouter encore et encore, comme si les paroles avaient été écrites uniquement pour moi et moi seule … Pour ce que j’en savais, il était fort possible que ce soit le cas.
« Alicia ! »
J’entendais ma mère me nommer à l’étage en dessous et, pour la millième fois au moins, je l’ignorais. Quelle idée de garder un bébé qui portait le même nom que sa propre fille aussi! Mais, cette fois, il y avait quelque chose de différent, pas le même timbre de voix peut-être ?
« A’Grande ! »
Voilà comment me différenciait l’autre gamine, j’étais « la grande » …Bien la seule personne à pouvoir me qualifier de la sorte, avec mon petit mètre cinquante-sept, j’étais tout sauf une perche.
«  Alicia ! Continua ma mère, Lucas est ici ! »
 Lucas ? C’était donc lui qui osait m’interrompre en pleine écoute ! Je n’étais  pas vraiment en état de le recevoir, était-il donc si impatient que ça pour ne pas attendre qu’on se voit demain ? Je descendis lentement les escaliers, histoire de me faire désirer, mais à peine entendit-il  les premières marches grincer qu’il me criait d’en bas des escaliers :
«  Alors ! Qu’est-ce que tu en penses ? »
Et pas même un bonjour, quel goujat ! J’avançais encore plus lentement pour la peine.
«  De quoi tu parles exactement ?
-    De quoi… mais du CD que je t’ai filé va ! De quoi d’autre ?
-    Ah, oui votre démo, bof, je ne l’ai pas encore écoutée.
-    Quoi ? Mais… Qu’est-ce que tu attends ?
-    Enfin quoi Lucas ! Tu crois que je n’ai que ça à faire ? »
C’était en effet le cas, je n’avais rien d’autre à faire, et quand bien même, cela ne m’aurait pas empêché de l’écouter jusqu’à connaître chaque parole de chaque chanson sur le bout des doigts, mais martyriser ce petit Lucas était de loin mon passe-temps favoris.
«  Oh s’il te plaît ! Il faut à tout prix que tu nous dises ce que tu en penses ! Tu avais promis de l’écouter ce week-end !
-    Le week-end n’est pas encore fini à ce que je sache, j’ai encore toute une journée non ? Ne peux-tu pas attendre demain ?
-    Non, bien sûr que non, je veux vraiment savoir ce que tu en penses, c’est à peine si j’arrive à en dormir la nuit,  écoute-la je t’en supplie.
-    Et en quoi le fait que je l’écoute est-il si important au juste ? »
Ah, quelle joie de voir son air torturé, je l’imaginais se tourner et se retourner dans son lit en pensant à moi. Je savais exactement pourquoi mon avis importait, après tout, c’était moi qui les avais fait se rencontrer, qui ensuite les avait poussés à former un groupe et qui avait même choisis leur nom ! J’étais leur agent en quelque sorte, leur impresario, leur muse … ou presque.
«  Ton avis est LE plus important ! »
Ah, je m’en voulais presque en entendant cette phrase de lui avoir menti délibérément…
«  Tu es, continua t-il, la seule personne de sexe féminin à qui nous n’avons pas honte de faire écouter ce que nous faisons, le public du sexe opposé est celui sur lequel nous comptons le plus, si ça te plaît, alors ça plaira aux autres aussi forcément ! »
Oh ! Alors c’était tout ?
«  Parce que je suis une fille alors j’ai les même goûts que n’importe quelle autre !
-    Mais non je ne dis pas que toutes les filles ont les mêmes goûts, mais, si nos chansons peuvent faire que chacune entende ce qu’elle a envie qu’on lui dise, alors ça fait un bon point pour nous, enfin, c’est toi-même qui nous a dit que toutes les filles sont les mêmes dans le fond, non ? »
Comme je me maudis à ce moment-là d’avoir prononcé ces mots. Ces jolies paroles n’avaient été écrites que pour que le public aime, pas parce que la chanson avait une histoire, mais pour toutes les filles fleurs bleues et stupides… Elles en devenaient moins magnifiques du coup.
«  Rentre chez toi, je te dirais ce que j’en pense demain.
-    Pas question ! Je suis ici maintenant, j’attendrais le temps qu’il faudra mais je ne partirais pas tant que tu ne m’auras pas dit ce que tu penses de notre démo ! »
Et il était sérieux, je reconnus son air plein de conviction, il me rappela la fois où je l’avais laissé attendre dans le froid quand nous étions plus jeunes, uniquement  parce qu’il refusait de partir de devant chez moi tant que je ne lui avais pas expliqué ce qui me tracassait… Quelle déception ça dût être pour lui quand je lui appris au bout d’une heure que j’allais mal à cause de la visite impromptue de mes premières règles…
«  Bien, tu n’as qu’à attendre ici, j’en ai pour une vingtaine de minutes.
-    Prends tout ton temps, réécoute-les autant de fois qu’il te plaira, ne laisse rien passer sous prétexte que je me languis au premier.
-    Bien sûr, comme si tu allais t’ennuyer avec tous les jouets d’enfants qui trainent dans le salon. »
Je me décidais à le laisser attendre un peu, juste le temps que je change de T-shirt et que je retrouve la boîte du CD, mais, juste par plaisir sadique, je montais les marches en chantonnant un de ses airs. Il ne parût pas s’en rendre compte, ce qui me déçut quelque peu, il était surement déjà parti jouer avec les enfants que ma mère gardait, pour cela, je me permis de prendre tout mon temps.
« Toc Toc »
Ma mère qui voulait certainement m’éjecter de la chambre pour que ses petits bouts fassent une sieste.
«  Entre.
-    Et tu oses prétendre ne pas l’avoir écouté hein !
-    Lucas ? Ne t’a-t’on jamais appris qu’un garçon ne devait jamais entrer dans la chambre d’une fille sans y être invité ! Ma mère t’a laissé monter ?
-    Non, elle est partie promener les petits, nous avons la maison pour nous.
-    Et c’est ce qui te permet de monter sans en demander la permission.
-    Oh, ce n’est pas comme si c’était la première fois que je voyais ta chambre ! »
En effet, ce n’était pas la première fois qu’il y venait, la dernière fois il y était même resté toute la nuit.
«  La dernière fois que tu es monté ici tu avais 6ans, une invitation qui date de plus de dix ans n’est plus vraiment valable.
-    Roh, peu importe, vas-tu me dire ce que tu penses du CD ? »
Alors ça ! Croyait-il vraiment que j’allais le laisser s’en tirer comme ça ?
«  Tu te souviens ? Ma mère devait te garder pendant que tes parents allaient à un concert de musique classique, tu étais tellement terrifié que tu n’as pas réussis à dormir dans la chambre d’amis alors tu es venu dans ma chambre et on a joué à la poupée jusqu’à ce que tu tombes de sommeil.
-    Tu veux dire jusqu’à ce que toi tu tombes de sommeil. »
Il était trois heures du matin, pour une petite fille de 6ans, il est difficile de rester éveillée longtemps si tôt, je me suis donc endormie juste après avoir sorti les poupées et me suis réveillée le lendemain matin aux cotés de mon ami.
«  J’ai cru que maman allait faire une crise cardiaque quand elle ne t’a pas retrouvé dans ton lit.
-    Ah ça, on ne fait pas mieux pour ce qui est du réveil brutal, quoi que, les cris de ton père n’étaient pas mal non plus : « Qu’est-ce que tu fiches dans le lit de ma fille toi ! » l’imita-t-il.
Nous rîmes en souvenir de nos airs affolés de l’époque, nous étions trop jeunes pour comprendre ce que mon père entendait par-là, ce n’aurait pas été le cas ce jour-là.
« Aller, ne change pas de sujet, j’attends toujours que tu me parles du CD. »
J’avais presque fini par oublier la raison de sa présence dans ma chambre, plutôt que de rester dans l’embrasure de la porte, il s’était installé sur le lit à moitié fait et attendait, les yeux pétillants d’impatience, que je réponde à sa question.
«  Il est… bien. »
C’est tout ce que je trouvais à répondre sur le moment, alors que pendant l’écoute j’avais fait toute une liste de reproches et de compliments à leur faire, mais là, je ne trouvais rien d’autre à lui dire, et bizarrement, je prenais plaisir à le faire rester un peu plus longtemps dans la chambre…
«  Juste bien ? Rien de plus ? On n’entend pas trop les basses ? La voix de Mickaël  colle bien avec les paroles ? Le tempo n’est pas trop lent ? Est-ce que les paroles et les mélodies s’accompagnent bien, tu les as toutes écoutées au moins ?»
C’est alors que tout me revenait, je me souvenais que je n’étais pas seulement une groupie qui écoutait d’une manière distraite les jolies paroles qu’un garçon chantait d’une façon extrêmement juste.
«  Oui bien sûr que je les aies toutes écoutées. Mais, n’est-ce pas censé être le résultat final que tu m’as donné là ?
-    Si. Pourquoi ? C’est mal ? Il faudrait changer quoi à ton avis ? Le son ? Je savais qu’on entendait trop la basse mais Francka n’écoute rien et Paolo a dit que ça allait…
-    Calme-toi Lucas. Je dis simplement que, si tu me fais écouter le résultat final, c’est que tout a été réglé afin que chaque son ait le volume qui lui convient, j’étais là aux répétitions et j’ai déjà donné mon avis sur le fait qu’on n’entendait pas assez ta basse justement, et finalement on a eu le résultat escompté. Tout est parfait. »
Je voyais au fur et à mesure que je parlais ses petits yeux verts s’écarquiller comme si j’étais le messie… C’était  assez flatteur, il y avait même un petit risque que je devienne dépendante de cette indépendance qu’il avait  de mes paroles.
«  Pour ce qui est des paroles, continuais-je, je suis bien contente d’avoir attendu tout ce temps pour les entendre, je ne savais pas que Mickaël pouvait écrire de si belles choses.
-    Tu aimes alors ?
-    Enormément, et je pense que le public féminin aimera encore plus.
-    Encore plus ? Pourquoi ? Tu penses qu’une oreille moins experte ne verrait pas des défauts que tu as perçu toi ?
-    Quoi ? Je viens de te dire que c’était parfait ! Pourquoi tu cherches toujours à sous-estimer ce que tu fais !
-    Mais c’est toi ! Pourquoi elles aimeraient plus ? Si tu as un reproche il faut le dire, il est encore temps d’améliorer…
-    Lucas. Tu te rends bien compte que tu réagis comme une fille parfois ?
-    Quoi ?
-    Tu es complètement parano et tu prends des petits riens pour des énormités ! Je pense qu’une fille qui entend vos chansons adorera chacune d’entre elles comme je les ai adorées moi avant que tu ne me dises que les paroles avaient été écrites dans le but de vendre plutôt que… »
Je n’allais pas lui dire que je pensais qu’elles parlaient de moi et que c’est pour ça que je me répétais « Remember » en boucle, je ne trouvais d’ailleurs rien pour finir ma phrase, mais, quelle veine, Lucas n’était pas une fille et n’a pas eu le temps de se rendre compte de mon malaise et d’en profiter pour me soudoyer des informations qui m’auraient bien embêter…
«  Alors c’est pour ça que tu les aimes moins ? Parce que tu sais que c’est dans un but commercial ? Mais enfin, il faut bien qu’on perce dans le milieu non ? Ça ne signifie pas qu’on dénigre notre musique, on aime ce qu’on fait, on aime faire plaisir à ceux qui nous écoutent et, aux dernières nouvelles, on aime les filles aussi.
-    Oui, je n’ai rien contre le fait de vouloir avoir des fans, mais, je pense que, le mieux aurait été que les histoires racontées soient… enfin, aient une once de vérité.
-    Mais elles sont toutes tirées de faits vécus. »
Ah, quelle joie ! Je savais bien que je n’étais pas totalement étrangère à leurs chansons.
«  Tout le monde a déjà eu le cœur brisé par quelqu’un qui ne l’aimais pas en retour, rien de plus banal ! »
Alors c’était ça… Du réchauffé ! Rien à voir avec moi. Décidément, plus je parlais à Lucas, moins j’avais envie d’en savoir sur le pourquoi du comment des chansons, les futures groupies des «  Hopeless » qui penseraient que ce groupe était formé de gentlemen aux cœurs brisés étaient bénies de leur ignorance. Ah, le choix du nom me parut tout à fait approprié sur le moment.

«  Rien de plus banal en effet. »
J’entendis alors la porte d’entrée claquer et des cris enfantins traverser tous le salon,  j’aurais du remarqué que la maison était plutôt calme quand j’avais récupéré Lucas en bas des escaliers.
«  Tu ferais mieux de descendre et plus vite que ça jeune homme, dis-je au petit imposteur qui s’était allongé sur le lit à regarder le plafond d’un air vague, ou tu risques de t’attirer les foudres d’une mère ultra-protectrice.
-    Mais non enfin, ta mère m’adore, elle n’attend que ça que je te sorte un peu, elle a peur que tu finisses vieille fille.
-    Ah, comme si toi tu allais empêcher cela !
-    Hm, déjouer la fatalité, je relève le défi. Jeune fille, habille-toi correctement, je t’amène rencontrer l’homme de ta vie ! »


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