In.Your.Dreams

* L'art de l'inutilité *

Jeudi 15 juillet 2010 à 15:05

J'ai abandonné "Essai" l'ami.

A la place, j'ai commencé " Eudique"
Je sais que ça ne sert à rien de commencer quelques ébauches d'histoire... Mais j'aime bien =/

Encore une fois, l'héroïne s'appelle "Alicia" ... Le temps que je lui trouves un nouveau nom ^^'


Eudique


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Je me rappelais ce jour étrange, Barret m’avait emmenée chez des amis à lui, je venais tout juste d’atteindre mes 25 ans, mais j’avais le même physique qu’aujourd’hui, une jeune fille de 18 ans tout au plus,  le couple nous avait accueillis chaleureusement, Cloud nous accompagnait, il n’était pas ravi d’être là, à 14ans, on n’aime pas beaucoup se promener avec « les adultes ». La famille était composée des parents et de deux enfants, Noah et Lucas. Ils semblaient tout à fait sympathiques et pourtant j’avais une sensation étrange en arrivant chez eux, comme un malaise. Tous étaient blonds, d’un blond magnifique que je n’avais encore jamais vu, avec des reflets plus ou moins foncés, les deux petits se ressemblaient beaucoup à tel point que je les pris pour des jumeaux, mais Noah était plus petit de deux ans, c’était son anniversaire le jour-là, on fêtait ses 4 ans. S’ils se ressemblaient physiquement, ils avaient un comportement totalement opposé, Lucas était très social, du haut de ses 6ans il osait sans crainte taquiner Cloud tout en se balançant d’un lustre à l’autre; un téléporteur m’apprit sa mère un peu plus tard, elle-même en était une, le père, lui, avait le pouvoir de nutrition. Barret m’expliqua qu’ils s’étaient connu tous les trois lorsqu‘ils avaient une vingtaine d’année,  ils étudiaient ensemble dans le même établissement, quelques années avant notre rencontre. J’essayais de ne pas trop les approcher, bien que chaque parcelle de ma peau soit recouverte, mon visage lui restait à découvert, et je ne voulais absolument pas prendre le risque de me retrouver téléportée à un endroit incongru ou remplir les estomacs de mes hôtes alors que le succulent gâteau que je voyais sur la table n’avait même pas encore été entamé.
«  Voici Alicia, le petit prodige dont je vous ai parlé.
- C’est vrai alors? Me demanda le père avec l’air aussi étonné que s’il avait vu une dryjmhe, tu as vraiment  le pouvoir de copier momentanément le pouvoir de n’importe quelle créature que tu touches?
- Et à sa forme la plus évoluée! Ajouta Barret, fier comme si cela était la chose la plus géniale qui puisse exister.
- En plus de ses pouvoirs naturels en tant qu’eudique? Continua l’homme, de plus en plus curieux.
- Ouais!  Télékinésie, téléportation, une longévité exceptionnelle et j’en passe…
- Pauvre chérie, Barret nous a raconté comment il t’a trouvée, ça doit être terrible pour toi. »
J’avais l’habitude qu’on me plaigne sur mes ancêtres, Barret avait narrer le récit de notre rencontre à toutes les personnes qu’il connaissait, l’une des dernières petite fille eudique de l’univers; le jeune homme qu’il était à l’époque faisait du cross dans une région généralement déserte de Polumbia quand il senti brusquement la présence d’un pouvoir qu’il n’avait jamais rencontré auparavant, j’étais là, une petite fille de 6ans à peine, au milieu de nulle part et entourée de trois énormes Skylaks Triakida, il vint alors se poster entre eux et moi, y perdit son bras droit et me prit sous son aile, je n’ai aucun souvenir d’avant cet événement, du plus loin que ma mémoire d’eudique puisse remonter, il n’y a que du noir, et du sang, et ce bras marron avec un petit duvet noir dans la gueule de cet énorme chien doté d’une centaine de dents plus aiguisées les unes que les autres…
«  Heureusement que Barret a le pouvoir de capter et de reconnaître les autres pouvoirs, sinon Kydijh seul sait ce qu’il serait arrivé. Continua la femme.
- Est-ce que tu te serais transformée en monstre s‘ils t‘avaient touchés? »
Cette conversation me gênait, ils ne voulaient pas être grossiers, mais je ne les connaissais pas, et je n’avais pas de réponse à leur donner, alors je me contentât de laisser Barret s’exprimer pleinement et argumenter sur son acte héroïque, je finissais par m’habituer à son bras métallique, mais chaque fois que je repensais à la raison pour laquelle il devait s’en contenter au lieu de son vrai bras, cela me chagrinait. Même si j’avais réussis à lui créer une arme destructrice aux multifonctions, ça ne remplacerait jamais ce qu’il a perdu.
«  J’adore mon nouveau bras! Mon pouvoir est trop pacifiste! Tu te rends compte, je peux voir tout ce que les autres peuvent faire d’extra, comme lancer des boules de feu, couper tout ce qui se trouve en travers de sa route en petites lamelles ou encore briser des montagnes, grâce à toi, je peux faire bien plus maintenant! Alors je t’interdis de culpabiliser petite! »
J’avais droit au même refrain à chaque fois, mais cela ne changeait rien, j’avais beau rajouter des options au fur et à mesure que mes recherches avançaient, cela ne rachetait en rien ce qui avait été perdu par ma faute.
Cloud s’était pris au jeu de Lucas et tentait de l’attraper comme il pouvait à travers l‘immense jardin de nos hôtes, en vain. Je me rendis compte alors que le petit Noah n’avait pas bougé depuis notre arrivée, il me fixait de ses immenses yeux myosotis mais les détourna quand je voulu en faire autant.
«  Alors Noah! »
La grosse voix de Barret l’avait fait sursauter, mon cœur fit un raté lorsque je le vit tomber à la renverse, tentant tant bien que mal de se rattraper aux jambes de sa mère, il me regardait en rougissant, se retenant de pleurer.
«  Alors petit! On ne tient plus debout? Viens voir tonton Barret! »
Il chercha le regard de sa mère, se demandant s’il devait ou non approcher de cette montagne de muscle avec un bras métallique effrayant, il s’avança doucement, curieux et à la fois craintif.
«  Eh bien, c’est un pouvoir rare que tu as là! Marie, ton fils a le pouvoir naturel, j’espère que tu es content Johnny, toi qui croyait que ce petit en était dénué! »
Ils avaient l’air si heureux tous, je demandais plus tard à mon ami ce qu’était « le pouvoir naturel », il me répondit que c’était le pouvoir de commander à tous les éléments de la nature, terre, air, eau et feu, et que ce pouvoir était l’un des plus convoités.
Nous passâmes à table, partageant ce délicieux gâteau, les adultes, tout en lançant parfois quelques regards curieux vers Cloud et moi et nous posant quelques questions de temps à autre, parlaient de tout et de rien, de vieux souvenirs, de vieilles anecdotes, des aventures qu’on a vécu à travers les galaxies ( Barret était toujours très enthousiaste pour raconter nos voyages et surtout très fier des nouvelles inventions que je lui procurais ) pendant que Lucas racontait à Cloud, avec tout autant de fierté que Barret, toutes les petites frayeurs qu’il avait faite à ses parents dernièrement en se téléportant partout où il pouvait, heureusement, à cet âge, il ne pouvait pas aller bien loin. Noah n’avait pas touché à son assiette, il me regardait encore avec insistance, comme il était en face de moi, j’en profitait pour lui parler.
«  Quelque chose ne va pas? »
Il ne répondait pas, je me demandais si ce petit savait parler, il rougissait encore, descendit de sa chaise et vint se placer à coté de moi ce qui étrangement me fit une réaction inconnue, la chair de poule? Un courant d‘air peut-être?
«  Pourquoi tes yeux sont comme ça? »
Il parlait, il avait une petite voix fluette. C’était donc ça, mes yeux l’inquiétaient, seulement comme je ne savais pas exactement de quoi il parlait, j’expliquais ce qui me paraissait le plus logique:
« Ça s’appelle des yeux vairons, je ne sais pas exactement pourquoi ils n’ont pas la même couleur, ça doit être génétique. »
Je regrettais d’avoir parlé trop vite, j’avais peur de devoir lui faire un cours de biologie sur les gènes terrestres, ou pire, sur les gènes extra-terrestres, mais, il n’avait pas l’air de s’en soucier.
«  Non, pourquoi ils ont cette couleur là? »
C’était donc là où il voulait en venir, j’aurais du y penser dès le départ.
«  Eh bien, je suis ce qu’on appelle une eudique, c’est une race en voie d’extinction qui vivait sur la planète Eudikia, dans la galaxie de Klapfodon, les eudiques ressemblaient tous à des terriens, mais on les reconnaissait à leurs yeux, ils avaient tous comme moi un cercle de couleur autour de la pupille, ça s’appelle un Kyklos, le Kyklos change de couleur selon l’humeur, mais, en général, chaque eudique garde un kyklos d’une couleur spécifique sauf cas d’émotions extrêmes. »
J’avais réellement peur qu’il ne comprenne pas tous mes termes, mais, si ça le contrariait en tout cas, il ne le montra pas.
«  Ils sont très beaux, tes yeux. »
C’est tout ce qu’il répondit. Il se leva alors et disparu dans une pièce que je devinais être sa chambre.
C’est lorsqu’il quitta la pièce que je me rendis compte que j’étais tendue, tous mes sens étaient en alerte depuis mon entrée dans la maison, était-ce ce petit garçon qui avait cet effet sur moi? C’était désagréable, je ne comprenais pas, c’était bien la première fois que je ressentais quelque chose de si étrange, comme si ce petit blondinet avait fait en sorte que tout mon être soit irrémédiablement tourné vers lui. Était-ce un instinct maternel?
Ce sentiment étrange me tourmentait d’autant plus que le petit ne revenait pas à table, je m’inquiétait de ce qui pouvait lui arriver, si petit, tout seul, alors que tous étions dans le salon.
Au moment de partir, il n’était toujours pas revenu, ça m’énervait d’être si obnubilée par quelque chose de si frêle, j’avais beau avoir vécu 25 années, j’avais encore des réactions d’une adolescente, Cloud aurait certainement réagis de la même manière s’il avait été dans cette situation, quoi que, il aurait quitté la pièce pour se rendre dans la forêt la plus proche et se défouler contre les arbres, les rochers où les bêtes sauvages qui se seraient trouvés sur son chemin.
La mère voulu prendre une photo avant de nous dire adieu, ce qui étrangement me réjouis, l’enfant était obligé de revenir, ce qu’il fit, elle pris d’abord une photo de groupe, puis, poussée par je ne sais quelle raison, elle voulu prendre une photo de Lucas et Cloud et une autre de Noah et moi.
Je ne comprenais pas, le petit non plus, ça parut lui déplaire autant qu’à moi.
«  Vous aviez l’air de tellement bien vous entendre, je veux immortaliser ça! » avait-elle seulement donné comme explication.
La photo de Cloud et Lucas fut longue à prendre, le petit disparaissant chaque fois avant le flash, surtout que Cloud n’avait pas la patience qu’il a aujourd’hui et qu’il n’appréciait pas vraiment le jeune garnement qui l’avait plus embêté qu’autre chose depuis leur rencontre.
Lorsque ce fut à notre tour:
«  Alicia, tu n’as qu’à prendre Noah sur tes genoux, oh et puis, vous n’avez qu’à vous faire un bisou! Ce sera tellement mignon. »
Elle n’avait pas précisé lequel des deux devait embrasser l‘autre, nous fîmes tous les deux le même geste au même moment, ses toutes petites lèvres d’enfant se posant sur mes lèvres de presque adulte, nous nous retirâmes en rougissant, le flash se déclencha, immortalisant notre gène à tous les deux, c’est alors que les éléments se déclenchèrent sans que je ne puisse rien contrôler, de l’eau jaillit sous nos pieds, il y eût de l’orage, j’hurlais à la mère de reprendre l’enfant juste à temps pour ne pas le brûler avec le feu qui sortait de mes doigts, je profitais d’une bourrasque de vent pour m’enfuir, me téléporter au loin, le temps que mon pouvoir se calme.
Il fallut environ une heure pour que les pouvoirs du gamin ne s’estompent, et Barret me retrouva quelques temps après, au milieu d’une mer dont je ne me souviens plus du nom.
Je n’ai pas osé retourner les voir, m’excuser des désagréments que j’ai causé, rassurer le petit que j’ai effrayé malgré moi. C’était la première et dernière fois que je les voyais.


Jeudi 15 juillet 2010 à 15:20

Bon, tu auras remarqué que les prénoms choisis soit ne veulent rien dire soit sont tirés de Final Fantasy ^^'
Je compte bien changer ça ( histoire qu'on ne me dispute pas pour le Copyright ) mais... pas tout de suite =]
ça n'a rien d'une fanfiction, mais il n'empêche, les personnages ressemblent comme deux gouttes d'eau à leurs homonymes ><
( C'est que, "Eudique" était en fait un rêve que j'avais fait, et j'ai rêvé de ces personnages-là alors bon =X )

Chapitre 2

Cela faisait presque 15 ans, beaucoup de choses avaient changé depuis et je n‘y avais jamais repensé, jusque là en tout cas.
La vie avait continué, Barret s’était trouvé une compagne, Maria,  avec qui il eut une petite fille âgée tout juste de deux ans, son nom venant de l’entreprise que son père a crée, L’Elya, qui regroupe différents êtres magiques pratiquant des voyages spatiaux pour des livraisons qualifiées de « périlleuses » que nul autre ne voulait accomplir,  cette entreprise était connue de par l’univers et a accueilli de nombreux membres, éparpillés un peu partout désormais, mais qui viennent nous rendre visite de temps à autre.
J’étais en expédition avec Barret, Gwlysis et Podoj, sur la planète Sodquos, planète d’origine de ce dernier, où nous devions aller chercher une cinquantaine de caisses remplies de Fliighmytes ( pierre extrêmement inflammable et sensible à la moindre petite secousse ) quand Maria nous informa depuis la base  l’arrivée du nouveau venu, Barret nous avait expliqué que sa famille venait de mourir dans des conditions étranges et qu’il lui offrait un toit et un travail, chacun l’attendait avec impatience, le seul renseignement que l’on avait pu tirer de Barret était qu’il était  «  un très beau jeune homme ».
Gwlysis était toute excitée à l’idée de peut-être rencontrer l’homme de sa vie, elle ne renonçait pas à Podoj, mais peut-être que le nouvel arrivant était mignon et surtout plus malin pour se rendre compte qu’elle était magnifique. En effet, sa condition de métamorphe lui permettait de se modeler à sa guise, elle avait donc des proportions parfaites. Podoj lui aussi était impatient, il voulait se comparer au nouveau, voir s’il était plus beau, plus fort, plus malin ou plus habile que lui, ce qui l’étonnerait. A la base, tout le monde souhaitait avoir un peu de sang neuf dans l’équipe, et moi-même je me demandais qui cela pouvait bien être,  s’il avait un pouvoir que je ne connaissais pas à essayer, je maîtrisais à présent mon pouvoir au point de savoir contrôler tous les pouvoirs copiés même si son détenteur n’en n’avait pas encore conscience, et d’après Barret, j’adorerais cette magie. 
Nous décidions donc de rentrer au plus vite,  parce que Gwlysis voulait à tout prix le rencontrer, parce que Barret se languissait d’Elya et que je voulais terminer les modifications que j’avais trouvé pour l’une de mes inventions.
Une fois le vaisseau amarré, je les laissais tous descendre en hâte pendant que je déchargeais les paquets, je les rejoindrais plus tard, Lily était la seule à venir nous accueillir, elle aussi se languissait de moi et souhaitait que je finisse ses améliorations, avec le temps, elle avait finit par devenir un membre à part entière de l’équipe, et l’un des plus importants, elle mis sa musique préférée au volume maximal, histoire de nous motiver à ranger les 50 caisses dans un hangar anti-explosion, et nous nous déhanchâmes au rythme de la musique. On entamait le second refrain quand je sentis quelqu’un arriver par la porte principale, presque un kilomètre de  hangar rempli de multiples paquets me séparait de l’individu, je ne voyais pas qui cela était,  il arrivait à Barret d’amener la petite chérie quand elle voulait me voir, mais ce n’était pas eux, mes sens eudiques ne reconnaissaient ni l’odeur ni l’aura, je sentis pourtant une sensation étrange, désagréable, énervante.
Se pourrait-il qu’un intrus se soit introduit dans la base?
Ce ne serait pas la première fois qu’un sabotage est tenté, toujours en vain cela dit. Mais, pourquoi Lily ne m’a-t-elle pas prévenue dans ce cas? Je m’apprêtais à prendre l’intrus par surprise, me téléportais juste au dessus de lui mais au moment de frapper, je vis quelque chose qui me stoppa net.
Cette chevelure blonde. 
«  Que se passe-t-il maîtresse? »
Lily avait arrêté la musique, lui n’avait pas encore remarqué que j’étais si proche de lui.
«  Où est-elle Lily? »
Sa voix, elle était si, différente, c’était Noah, sans aucun doute, cette aura, cette sensation déroutante, que faisait-il là? Je ne pouvais rester suspendue au dessus de lui indéfiniment, et, après la réaction de Lily, je ne pouvais pas me cacher, ni même fuir, je décidais alors de me téléporter juste devant lui et de lui sourire gentiment.
«  Bonjour ! »
Ce fut un réel choc, Barret avait tort quand il disait que c’était « un très beau jeune homme », Noah était , certes, devenu un homme, a vue d’œil il mesurait bien 1m80, ses yeux bleus avaient un aspect un peu vert, un mélange des deux miens en réalité, il était mince, musclé, c’était, la plus belle personne que je n’ai jamais rencontré, une aura  exceptionnelle pleine de bonté et de confiance émanait de lui, il était magnifique. Je fis mon possible pour ne pas laisser transparaître de réaction.
«  Bonjour Alicia. »
Il prononça mon nom comme s’il était enveloppé dans du velours,  il sourit calmement, nullement troublé par mon apparition soudaine. Je commençais à me haïr mentalement de penser de telles choses d’un jeune homme de 21ans mon cadet, de plus, cette sensation désagréable n’avait pas disparu.
«  Ça  fait longtemps n’est-ce pas. Tu… Tu n’as pas changé. »
En effet, je n’avais pas changé, j’ignorais encore beaucoup sur mes origines, sur ma race, je ne savais pas pourquoi je ne vieillissais pas et ,physiquement comme mentalement, j’étais encore une adolescente, une adolescente de 40 ans, et telle une jeune fille, je n’arrivais pas à articuler un mot, je me contentais de le fixer. Comment peut-il se souvenir de ce à quoi je ressemblais? L’avais-je tant traumatisé que cela?
«  Maîtresse, vous vous souvenez de Noah? Il a amené une photographie de vous, il était petit garçon, c’était amusant! »
La photographie, bien sûr, voilà comment il sait, le baiser, le chamboulement des éléments, tout me revenait, je devais vite fuir ce garçon, j’ignorais pourquoi, mais il le fallait.
«  Bien, tu devrais retourner à l’intérieur avec tout le monde, je vous rejoins bientôt. »
Je ne savais même pas pourquoi il était venu, je n’osais pas le toucher pour le pousser vers la sortie, alors, je me téléportai à l’autre bout du hangar, cachée derrière d’immenses boîtes en bois.
Heureusement, il obéit, croyant peut-être que j’étais partie plus loin, j’aurais peut-être dû.
Que m’arrivait-il? Pourquoi cette sensation étrange? Pourquoi cette réaction envers lui?
«  Maîtresse. Que se passe-t-il? Vous ne pas aimer Noah? »

Vendredi 16 juillet 2010 à 17:03

Chapitre 3

Je me décidais à ranger ma chambre, chose que je n’avais pas faite depuis des années, avec tous les robots faits pour ça, qui en voyait l’utilité? Il faisait un temps magnifique dehors, et je voyais au loin qu’une famille s’amusait à une partie de tennis volant, d’un vaisseau à l’autre, c’était un joli tableau, cela faisait longtemps que la mienne n’avait pas eu d’activité de ce genre, en même temps, Lucas était parti sur Tosca pour ses études, Papa travaillait sans cesse au musée de l’histoire des mondes,  découvrant chaque jour une nouveauté dans l’univers, Maman quant à elle passait ses journées à peindre ou à jardiner, de mon coté, j’attendais patiemment que les jours passent, mes cours ne m’intéressaient pas, et même si l’histoire des mondes me passionnait, je ne voulais pas rester ma vie le nez dans les livres comme mon père, je voulais les découvrir, les visiter, faire mes propres expériences, rencontrer les peuples, apprendre leurs coutumes, voire leur faune et leur flore unique, j’étais fasciné par la planète Eudikia depuis ma plus tendre enfance, une planète disparue depuis des siècles, peuplée de multiples créatures magiques, il y régnait une paix idyllique et on ignore ce qui a causé sa perte, il ne reste que très peu de survivants eudiques dans l’univers,  4 ou 5 tout au plus.
Je continuais mes rangements, me faisant interrompre par le Robot Corvée toutes les 10minutes pour savoir si je souhaitais qu’il se charge de mon travail, ces robots sont utiles mais ne comprennent absolument rien. Je l’éteignais pour qu’il me fiche la paix. J’entamais l’armoire de vêtements quand je tombai sur une boîte poussiéreuse, elle contenait toute une série de photographies.  Je remettais mon rangement à plus tard pour me plonger avec nostalgie dans ces souvenirs figés, je redécouvrais des images oubliées depuis longtemps, notre premier voyage spatial, des photo de classe, des anciens amours, un Lucas encore plein d’entrain et à moitié effacé due à sa fâcheuse manie de disparaître au moment même du déclenchement du flash, Papa et Maman alors qu’ils étaient jeunes et amoureux, accompagnés d’un grand homme couleur chocolat aux bras musclés souriant de toutes ses dents blanches, il était également sur une autre photo, sur laquelle j’étais moi aussi, une version miniature de moi-même placé au centre de tous, un jeune garçon châtain clair et coiffé comme un hérisson retenait Lucas, il avait l’air ennuyé d‘être là et ne souhaitait qu‘une chose, en finir au plus vite, il y avait une jeune fille aussi, qui souriait gentiment, une adolescente aux cheveux châtains et si longs qu’ils lui arrivaient presque aux genoux et bien que le temps semblait tout à fait agréable, elle avait un col roulé à manches longues et des gants. Juste après venait une photo de nous deux, c’était un gros plan sur nos visages, on rougissait tous les deux, gênés. Je m’attardais sur le visage de cette inconnue, elle était si belle, je n’avais encore jamais vu une fille qui ait pu la surpasser en beauté,  en y regardant de plus près, je vis alors quelque chose d’étrange, d’impossible, elle avait un œil d’un bleu turquoise tandis que l’autre était vert émeraude mais les deux avaient un petit cercle violet sur l’iris, tout autour de la pupille: Une Eudique.
J’avais déjà rencontré une eudique, comment avais-je pu oublier? Peut-être était-ce à cause, ou plutôt, grâce à elle, que j’avais développé cette passion pour cette race énigmatique. Je devais la rencontrer à nouveau, peut-être que mes parents savaient comment contacter l’homme géant qui l’accompagnait?
Je gardais cette photo et me précipitai vers le jardin pour trouver ma mère, mais étrangement, le ciel s’était assombri, il était d’un étrange brun rougeâtre, mauvais signe, plus personne n’était dehors, je découvris le corps de ma mère allongé dans l’herbe, recroquevillé sur lui-même:
«  Maman! Maman, qu’est-ce qu’il y a? »
Elle était pâle et sans vie, aucune trace de sang sur elle, comment était-ce possible, ce n’était pas, ça ne pouvait pas! Les larmes coulèrent avant même que je ne réalise ce que j’avais sous les yeux, la rue était déserte, pourquoi? Comment? Qu’étais-je censé faire? 
Soudain, je vis la voisine d’en face me faire de grands signes par sa fenêtre.
«  Noah! Vite va te mettre à l’abri! Nous sommes attaqués! »
Attaqués? Je me dépêchais de rentrer, emmenant le corps inerte de ma mère avec moi, j‘allumais le poste de télévision, au cas où si les info en parlaient, je rallumais le Robot Corvée qui immédiatement se mis en alerte et diffusa un message du gouvernement terrestre:
«  Attention, attention, attaque aérienne dans la division 29 de la planète terre, un vaisseau inconnu lance des attaques sur les civils, Attention, attention, restez bien chez vous, ne vous approchez pas des fenêtres, attention, attention, attaque aérienne… »
A la télé il y avait un message du même genre, je me dépêchais d’appeler le musée, mais les informations montraient justement l’image la plus horrifiante qu’il m’ait été donné de voir, ce même musée, complètement rasé, quelques survivants ensanglantés racontant avec effrois qu’un rayon d’un rouge flamboyant avait surgis de nulle part, réduisant le bâtiment en cendre en moins d’une seconde, quelques vidéo amateurs repassaient en boucle.
Que se passait-il bon sang? Lucas fit son apparition devant moi.
«  Noah! Tu vas bien? Qu’est-ce que? Par Kydijh Maman!
- Que se passe-t-il Lucas? Je ne comprend plus rien, le musée, Papa? »
Une explosion incroyable retentit alors, me projetant violemment au dehors de la maison, je m’abattis contre un arbre.
Quand je repris connaissance, je ne vis que des flammes et des débris.
«  Lucas?! »
J’hurlais à en perdre haleine, me déplaçais maladroitement, surement la jambe cassée, et quelques autres membres fracturés, je soulevais des murs de la maison, déclenchant des bourrasques de vents pour y voir plus claire, je levai la tête et vît au loin dans le ciel un vaisseau gigantesque en forme de V qui nous survolait, certainement pas un vaisseau de l’armée, un point rouge se dirigeait rapidement sur moi. Alors quoi, c’était la fin?

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